Excellence Monsieur le Ministre des Affaires Etrangères,
Excellence Madame la Ministre déléguée auprès du Ministre de l’Enseignement Supérieur,
Excellence Madame, la Vice-présidente de la Commission de la CEEAC,
Excellence Monsieur le Professeur Gilberto da Piedade Verissimo, Président de la Commission de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC),
Excellence Madame Mme Kapinga Yvette Ngandu, Commissaire en charge de la promotion du genre, et du développement humain et social à la CEEAC,
Mesdames et Messieurs les Commissaires de la CEEAC,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Chefs de missions diplomatiques,
Professeur Bertrand Mbatchi, Secrétaire Général du Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur (CAMES),
Maître Aïssatou Sy-Wonyu, Directeur du Bureau régional pour l’Afrique Centrale et des Grands Lacs de l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF)
Monsieur le Président du Conseil d’Administration de l’Université Panafricaine,
Mesdames et Messieurs les hauts commis de la CEEAC en vos grades et titres rigoureusement respectés,
Chers invités, Mesdames et Messieurs,
Permettez-moi d’exprimer la profonde gratitude de toute la communauté de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche de la grande Afrique Centrale, regroupée au sein du Réseau des Etablissements d’Enseignement Supérieur et des Institutions de Recherche de l’Afrique Centrale (REESIRAC) ; gratitude à l’endroit de la Commission de la CEEAC et de son illustre Président, le Professeur Gilberto da Piedade VERRISSIMO, pour la haute confiance accordée à notre Réseau car en réalité, l’acte posé ce jour mémorable confère désormais à ce réseau un statut singulier au sein de la galaxie des institutions de l’Afrique Centrale, en tant qu’institution de référence en matière d’éducation, de formation, d’enseignement supérieur et de recherche pour les 11 pays qui constituent notre région.
Excellence Mesdames et Messieurs,
Il convient d’indiquer, pour rendre justice à la vérité, que l’Afrique Centrale, dans son entité CEMAC, avait connu en son temps une Conférence des Recteurs et Responsables d’Organisations de Recherche d’Afrique Centrale (CRUROR-AC), créée en 2005 et tombée en léthargie moribonde en 2011, des suites d’un déficit de compréhension, d’une faible appropriation financière, d’un engagement approximatif et peut-être surtout d’un horizon étroit et limité.
Après une prise de conscience portée et incarnée par des hommes foncièrement intégrationnistes à partir de 2014, et décidés à combler un vide et à faire évoluer le système institutionnel universitaire de la grande l’Afrique Centrale version CEEAC, une réunion constitutive s’est tenue le 8 décembre 2016 à Douala au Cameroun, en présence de 40 participants y compris Son Excellence Andrès EDU MBA MEKUY, alors Secrétaire Général Adjoint de la CEEAC en charge du département d’Intégration Socio-Culturelle, représentant le Secrétaire Général empêché, en présence du Directeur régional du Bureau Afrique Centrale et des Grands Lacs de l’AUF et des représentants du Cameroun, du Congo, du Gabon, de la Guinée Équatoriale, du Tchad, de l’Angola et de la RDC. Cette rencontre pionnière a posé les fonds baptismaux de ce qui a été unanimement dénommé « Réseau des Etablissements d’Enseignement Supérieur et des Institutions de Recherche de l’Afrique Centrale », en abrégé REESIRAC.
Dans le contexte géographique de la CEEAC, le REESIRAC a notamment pour objet de :
- créer un espace sous régional de l’enseignement supérieur et de la recherche, à travers des réseaux de coopération scientifique et pédagogique ;
- promouvoir une politique de coopération universitaire axée prioritairement sur la modernisation de l’offre de formation universitaire, des structures de recherche et le développement des centres d’excellence ;
- assurer l’harmonisation, la comparabilité et la lisibilité des formations et des qualifications ;
- faciliter la mobilité des enseignants, des enseignants-chercheurs, des étudiants et des personnels ;
- favoriser la mutualisation des ressources et la mise en place de sociétés savantes et des académies sous régionales ; et
- développer la recherche et l’innovation.
Forts de cette avancée et sur la base des résolutions prises, les participants ont convenu de se retrouver assez rapidement et à périodicité annuelle, pour consolider leur vision. C’est ainsi que deux Assemblées Générales se sont succédées :
- la première Assemblée Générale était une AG de lancement des activités, organisée à Douala au Cameroun les 27 et 28 février 2017 en présence du Prof. Jean-Paul de GAUDEMAR (Recteur de l’AUF) qui a fait le déplacement du Canada pour l’occasion, du Prof. Bertand MBATCHI (SG du CAMES) venu du Burkina-Faso pour la cause, du Prof. Alain ONDOUA (Directeur du Bureau Afrique Centrale et des Grands Lacs de l’AUF), et des représentants de tous les pays qui étaient présents lors de la réunion constitutive, et auxquels se sont joints le Rwanda et le Burundi, complétant ainsi le tableau des pays de la CEEAC ;
- la deuxième Assemblée Générale s’est tenue l’année suivante, les 21 et 22 décembre 2018 à Dschang au Cameroun en présence des experts commis par le CAMES entre autres, ainsi que de l’Institut de la francophonie pour la gouvernance universitaire (IFGU).
Sur la base de son plan d’actions élaboré et validé par les participants, il s’agissait, à travers entre autres la carte universitaire du REESIRAC, la désignation des responsables Assurance-qualité, l’harmonisation des programmes, la fonctionnalité de ses commissions spécialisées, l’organisation des ateliers qualité, l’élaboration pour chaque membre d’un plan stratégique de développement et la création d’un site web (www.reesirac.org), de rendre les activités du réseau visibles.
L’inactivité de l’année 2019 redevable à une instabilité institutionnelle dans le pays qui devait accueillir la rencontre a été fort heureusement corrigée par les bonnes grâce de son Excellence le Professeur Gilberto da Piedade VERRISSIMO, Président de la Commission de la CEEAC à l’instigation de qui, son Excellence Mme la Commissaire Kapinga Yvette Ngandu a organisé une visio-conférence internationale le 30 octobre 2020 avec la participation bienveillante, inspirante et positive, de Mme Ginette Amara, Ministre de l’enseignement supérieur de RCA, de Mme la Directrice du Bureau Afrique Centrale et des Grands Lacs de l’AUF et du Secrétaire Général du CAMES, entre autres. Tel que précisément spécifié dans ses termes de références : « l’objectif de cette réunion est de doter la Commission de la CEEAC, à travers le REESIRAC, d’un mécanisme de coordination des universités, en tant qu’institutions académiques d’Afrique Centrale, et des enseignants-chercheurs en tant qu’opérateurs scientifiques ».
Excellences Mesdames et Messieurs,
Bénie soit cette journée historique du mercredi 2 novembre 2020 à Libreville au Gabon, qui voit ainsi cet objectif pratiquement atteint. Certes, il y encore du chemin à parcourir du fait des balises et des haies institutionnelles, mais il nous semble modestement que nous avons aujourd’hui dépassé le sentiment d’espoir, pour être désormais habité par celui de la confirmation. Cette forte avancée tient au désir mutuel et bidirectionnel qu’éprouvent l’un pour l’autre le REESIRAC et la CEEAC.
Be blessed, this historic day of Wednesday, November 2, 2020 in Libreville, Gabon, which thus sees our objective practically achieved. Of course, there is still some way to go due to institutional guidelines and hurdles, but it modestly seems to us that today we have gone beyond the feeling of hope, to be now inhabited by that of confirmation. This strong feeling is due to the mutual and two-way desire that REESIRAC and ECCAS have for each other.
Le désir de CEEAC qu’éprouve le REESIRAC est nourri par l’appétit d’intégration et la force de la supranationalité. Ce besoin est consubstantiel à la stratégie multiforme du REESIRAC qui a identifié des champions, des programmes, et des missions difficiles à implémenter sans la puissance de l’institution régionale. A titre d’illustration, le REESIRAC veut créer quatre niveaux de champions pour incarner son idéal intégrateur : les ministres-porteurs, les recteurs-relais, les enseignants-chercheurs-diffuseurs et les diplômés de l’intégration (c’est-à-dire ceux qui ont un cursus universitaire étalé avec succès sur plusieurs pays de la région). De même le REESIRAC a l’ambition des programmes intégrateurs en lien avec la formation, la mobilité et la reconnaissance mutuelle. Ni les champions ainsi envisagés, ni les programmes ainsi imaginés ne peuvent prospérer sans le véhicule CEEAC.
Le désir de REESIRAC qu’éprouve la CEEAC est rythmé par l’évidente et impérieuse nécessité d’une machine dédiée à la réflexion stratégique et opérationnelle, ainsi qu’au suivi-évaluation des programmes de la CEEAC. On voit que seul un regroupement d’authentiques savants disponibles et connaisseurs de la complexité des réalités régionales, peut et doit capaciter l’institution régionale. L’ancrage vocationnel sur les secteurs de l’éducation et du développement humain ne saurait occulter l’extraordinaire potentiel des membres du REESIRAC à couvrir sur le plan de l’expertise, tous les domaines stratégiques de la CEEAC. Ce potentiel du Réseau pour la région s’appuie sur le quasi-monopole de la carte universitaire régionale d’indentification de toutes les ressources humaines et techniques existantes en constitution sur les 11 pays (qui fait quoi, où, comment, dans quelles branches, avec quels moyens), pour répondre promptement et avec efficacité et efficience aux attentes qu’imposent les incommensurables défis et problèmes de la CEEAC ; le moindre n’étant pas déjà simplement celui de la traduction. Quand on observe la prégnance actuelle de la pandémie à Covid-19 qui mine avec méthode nos pays, on sait que les chercheurs de l’Afrique centrale ont individuellement proposé des idées et démarches relativement costaudes, mais on peut s’interroger sur l’existence de la réponse régionale apportée, endossée et estampillée CEEAC… Le REESIRAC est désormais à disposition.
Peut-on rêver de rencontres ministérielles avec le REESIRAC glissé dans le shadow cabinet de la conception et de l’analyse ? Est-il possible d’espérer des rencontres présidentielles alimentées par les travaux et solutions du REESIRAC ? Les agendas et thématiques de ces rencontres au sommet sont généralement des espaces privilégiés d’expression de l’expertise régionale, en termes de solutions concrètes pouvant faire l’objet de résolutions et/ou de directives. Là aussi, le REESIRAC est désormais à disposition.
Excellences Mesdames et Messieurs,
Le vœu le plus cher du REESIRAC est d’être un organe spécialisé de la CEEAC, œuvrant pour la recherche d’une autonomie financière mais totalement inséré au sein du dispositif régional. Pour cela, nous souhaitons suggérer au Président de la Commission, selon les modalités qu’il plaira à Son Excellence de définir, la désignation d’un point focal avec visibilité dans les locaux de la CEEAC qui incarnera notre ardent désir partagé, et installera dans le subconscient collectif régional l’appropriation au plus haut niveau, et dissipera les malentendus d’un lointain passé révolu en illuminant d’un jour nouveau ce mécanisme de coordination des universités d’Afrique Centrale, ainsi que la réalité des opérateurs scientifiques qui les composent. Plus tard, dans les limites temporelles qu’il vous plaira de fixer, l’idée d’un siège adjacent à la CEEAC pourrait prospérer sous votre ombre protectrice.
The dearest wish of REESIRAC is to be a specialized body of ECCAS, working for the quest for financial autonomy but fully integrated within the regional system. For this, we wish to suggest to the Chairperson of the Commission, according to the modalities that His Excellency will choose to define, the designation of a focal point with visibility in the premises of ECCAS, who will embody our shared ardent desire, and will install in the regional collective subconscious appropriation at the highest level, and will dispel the misunderstandings of a distant past by illuminating in a new light, this mechanism of coordination of the universities of Central Africa, as well as the reality of the scientific operators who compose them. Later, in whatever time frame you please, the idea of an adjacent headquarters to ECCAS could flourish under your protective umbrella.
La stratégie du REESIRAC à court et à moyen terme est affichée. Il faut :
- détecter les champions (ministres-porteurs, recteurs-relais, enseignants-chercheurs-diffuseurs, diplômés de l’intégration),
- procéder à l’harmonisation des curricula (domaines et parcours),
- mettre en place le programme CARASMUS (Central African Region Action Sheme for the Mobility of University Students) (équivalent ERAMUS pour l’Afrique Centrale) avec un système d’équivalent CACTS pour la transférabilité des crédits et la reconnaissance régionale des diplômes (comme les ECTS européens),
- mettre l’emphase sur l’assurance qualité, et les revues scientifiques régionales,
- organiser des missions circulaires pour la sensibilisation et l’éveil de l’envie du REESIRAC, avec mobilité des enseignants-chercheurs et staff universitaires,
- élaborer un système pour les accréditations et/ou homologation du REESIRAC,
- penser à l’organisation des Jeux et Festivals Universitaires (ou universiades) de la CEEAC,
- proposer un système de décoration et de collation des palmes académiques de la CEEAC, ainsi que des mérites régionaux estudiantins,
- dynamiser le partenariat avec les institutions universitaires (CAMES, AUF, etc.), pour répondre à tous les défis de la connaissance en Afrique Centrale,
Qu’il me soit permis de remercier certains des hommes foncièrement intégrationnistes ici présents que j’ai évoqués à l’entame de mon propos. Il s’agit du Prof. Marc-Louis ROPIVIA et du Prof. Bertrand MBATCHI. Merci chers collègues et ainés de votre inspiration et de votre engagement.
Excellence Monsieur le Président de la Commission de la CEEAC,
Mesdames, Messieurs,
Les universitaires et chercheurs de l’Afrique Centrale souvent formés par l’Afrique Centrale ne demandent qu’à contribuer au développement de l’Afrique Centrale, afin que
Vive l’intégration régionale,
Que vive l’intégration universitaire et heuristique,
Que vive la CEEAC et son bras scientifique à savoir le REESIRAC.
Je vous remercie pour votre patiente attention.